Les prévisions d’incidence des feux de forêt en Abitibi-Témiscamingue demeurent « au-dessus de la moyenne » en juillet et en août.  C’est ce qui ressort d’un breffage de presse tenu jeudi par divers membres du gouvernement du Canada.  Tous les panélistes présents à ce breffage étaient d’accord sur au moins un point : 2023 a déjà fracassé des records en termes de nombre de feux et de superficie brûlée.  Et on n’est encore qu’au début juillet. 

«La saison des feux de forêt commence plus tôt cette année, et va se terminer plus tard, estime le directeur général du Centre de foresterie du Nord, Michael Norton.  En termes de superficie, du nombre d’incendies et du nombre d’évacués, on n’avait rien vu de tel depuis plusieurs décennies.» 

M. Norton ajoute que la sécheresse et les températures plus élevées vont contribuer à maintenir une incidence plus élevée que la moyenne des feux de forêt.  Au Québec, actuellement, plus de trois millions d’hectares de forêt ont brûlé, dont plus d’un million d’hectares dans un seul feu, dans le Nord-du-Québec.  « Ce qui impressionne encore plus, c’est qu’au cours des dernières années, l’incidence des feux avaient lieu soit à l’est, soit à l’ouest du pays.  Cette fois, l’est et l’ouest ont été touchés en même temps, ce qui empêche les pompiers de se déplacer pour venir en aide à leurs collègues d’autres provinces.» 

Des ententes internationales 

Le Canada a dû passer des ententes avec 11 pays, en plus de l’Union européenne pour la lutte aux incendies de forêt.  « Nous avons eu des ententes avec de nouveaux pays, en plus de resserrer nos liens avec nos voisins américains », a dit M. Norton.  De ce fait, des pompiers sud-coréens et américains sont présentement du côté de Lebel-sur-Quévillon, pour continuer le combat contre les incendies et défendre la municipalité. 

Prévisions pessimistes 

La saison 2023 est loin d’être terminée pour Ressources naturelles Canada.  Au Québec, l’incidence et la sévérité des feux de forêt va demeurer au-dessus de la moyenne en juillet et en août pour l’ouest du Québec, ce qui inclut l’Abitibi-Témiscamingue et le Nord-du-Québec.  «Et il reste encore trois mois à la saison, rappelle M. Norton.  Nos ressources sur le terrain sont utilisées au maximum, sans oublier les municipalités, la sécurité civile et tous les bénévoles qui ont accueilli des évacués.»    

M. Norton a également souligné qu’une grande partie des feux de forêt se trouvent dans des territoires nordiques, et qu’une grande partie des personnes affectées vivent dans des communautés autochtones. Ce qui a fait réagir la ministre Patti Hajdu, responsable des services aux Autochtones : « Considérant que 45 communautés des Premières-Nations ont déjà été touchées, plus récemment en Ontario, cette saison des feux de forêt est plus intense et plus dévastatrice que toute autre à ce jour. Tant que les répercussions des feux de forêt se feront sentir, Services aux Autochtones Canada continuera de prêter main-forte aux Premières-Nations qui doivent être évacuées, notamment en remboursant la totalité des coûts admissibles pour les évacuations dues à des feux de forêt. Nous serons là aussi longtemps qu'il le faudra pour soutenir les populations touchées et aider à l'effort de reconstruction. Je remercie sincèrement les pompiers et les premiers intervenants pour le soutien apporté à toutes ces personnes en ces temps difficiles. » 

Les dirigeants de Ressources naturelles Canada sont toujours inquiets, parce que plusieurs feux sont toujours hors de contrôle.  C’est notamment le cas dans le secteur de la Baie-James, au sud de la centrale LG3, où plus d’un million d’hectares de bois ont été détruits par le feu.  «Une chose est certaine, ça va être un record», de dire M. Norton.