Béarn, Malartic, Montbeillard et beaucoup d’autres municipalités ou anciennes municipalités de l’Abitibi-Témiscamingue ont été nommées en l’honneur de régiments ou d’officiers français qui ont combattu en Amérique du Nord durant la guerre de Sept Ans (1756-1763), un cas régional unique au Québec. 

Les villes et villages du Québec sont souvent nommés en l’honneur de saints catholiques ou encore de personnages célèbres et religieux de l’histoire du Québec et de la Nouvelle-France.

L’Abitibi-Témiscamingue se démarque toutefois avec une nomenclature particulière, celle de militaires ou de régiments ayant combattu en Nouvelle-France lors de la guerre de Sept Ans.

Plusieurs municipalités de la région ont d’ailleurs été nommées d’après des régiments français envoyés en Nouvelle-France pour y combattre les Anglais entre 1755 et 1760, notamment les régiments de Béarn (municipalité de la MRC de Témiscamingue), de Berry (municipalité de la MRC d’Abitibi), de La Reine, de Languedoc, de Guyenne ainsi que de La Sarre (municipalités de la MRC d’Abitibi-Ouest).

« Il y a une centaine de toponymes en Abitibi et au Témiscamingue qui proviennent de régiments ou d’officiers qui ont combattu dans l’armée de Montcalm lors de la guerre de Sept Ans. Par ailleurs, si on regarde la nomenclature des cantons en Abitibi-Ouest en partant de la frontière ontarienne qui suivent le chemin de fer, les 7 premiers cantons sont La Reine, La Sarre, Royal-Roussillon, Languedoc, Guyenne, Berry et Béarn, on remarque qu’ils sont nommés exactement en lien avec la position qu’avaient ces régiments en face des troupes anglaises lors de la bataille des Plaines d’Abraham, en 1760 », confirme l’historien régional et président de la Société d’Histoire de Rouyn-Noranda, Benoît-Beaudry Gourd.

« Ajouté à cela, quand on regarde la disposition vers le sud de chaque canton, on a nommé ces cantons en l’honneur d’officiers de chaque bataillon de leur régiment respectif. C’est le cas, par exemple, du canton de La Reine. Les cantons situés au sud, en ordre, sont les cantons de Roquemaure, Hébécourt, Dassarat, Dufay et Pontleroy, qui étaient tous des officiers de ce régiment. »  

Crédit : Pierre-Olivier Poulin
La ville de Malartic, située dans la MRC Vallée-de-l’Or, tient son nom d’Anne-Joseph-Hippolyte de Maurès, comte de Malartic, un officier français qui a combattu en Nouvelle-France au XVIIIe siècle.

Ainsi, il est également possible de mentionner Anne-Joseph-Hippolyte de Maurès, comte de Malartic (MRC de la Vallée-de-l’Or), qui a combattu auprès du marquis de Montcalm, ainsi que Fiacre-François Potot de Montbeillard (quartier Montbeillard de la ville de Rouyn-Noranda), qui a également assisté le marquis de Montcalm à titre d’officier d’artillerie lors de sa campagne nord-américaine de 1756 à 1760.

Il est également à noter que la présence des Anishnabegs a également beaucoup contribué à la nomenclature de villages, notamment Macamic (MRC d’Abitibi-Ouest) et Temiscaming (MRC du Témiscamingue), sans oublier une multitude de lacs et rivières, comme la rivière Kinojévis et la rivière Harricana, le lac Abitibi (MRC d’Abitibi-Ouest), le lac Osisko (Rouyn-Noranda) et les lacs Kipawa et Témiscamingue (MRC de Témiscamingue) pour ne nommer que ceux-ci. 

La ville de La Sarre, située dans la MRC d’Abitibi-Ouest, a été baptisée ainsi en l’honneur du régiment de La Sarre, qui a combattu en Amérique du Nord lors de la guerre de Sept Ans