Une maison : d’une imprimante à sa construction

  • Publié le 02 may 2023 (Mise à jour le 29 apr 2025)
  • Temps de lecture 2 minutes
Hugo Saez

Un consortium de chercheurs mené par David Laliberté, enseignant en maintenance industrielle au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, a pour ambition de construire des bâtiments modulaires durables fabriqués par une méthode innovante : l’impression 3D.

Tant à l’échelle régionale que sur l’ensemble de la province, le constat n’est pas glorieux : le Québec traverse une crise du logement ainsi qu’une pénurie de main d’œuvre. Établie en juin 2022, une étude de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) informe qu’il manquera environ 600 000 logements au Québec en 2030. Une situation problématique qui pousse les chercheurs à mettre les bouchées doubles en matière d’innovation. C’est dans cette optique que le regroupement innovant pour l’impression d’immeubles durables (RI³D-FRQNT) a vu le jour.  

Le prototype fonctionnel, un bâtiment modulaire imprimé au Québec, sera conçu et assemblé en 2025 pour Habitat pour l’humanité Québec. « L’impression en usine de modules permet l’édification de petits et de grands immeubles douze mois par année, en diminuant les coûts de production et en accélérant la cadence de construction, et ce, dans le but d’augmenter l’accès à la propriété des Québécoises et des Québécois », met en avant David Laliberté. 

Une méthode bien huilée 

L’impression 3D est une technologie qui n’a pas été choisie au hasard. Parmi les arguments avancés tout au long de la conférence de presse, les acteurs du projet louent ses bienfaits qui sont les suivants : une production plus rapide, qui nécessite moins de main d’œuvre et réduit le gaspillage, tout en permettant d’élaborer des formes géométriques plus complexes que celles qui sont proposées par l’intermédiaire de méthodes plus conventionnelles. 

Dans les lignes du projet, le défi environnemental lié à l’utilisation du béton est à relever. En effet, le béton est un matériau dont l’empreinte carbone n’est pas forcément très exemplaire. Le professeur Ammar Yahia, titulaire de chaire industrielle du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG) sur les bétons fluides à rhéologie adaptée, planche sur cet enjeu. Il envisage de débusquer des moyens afin de « réduire le volume de béton utilisé » et « réduire l’utilisation du ciment en le remplaçant par du ciment alternatif » par la même occasion. Tous les efforts sont entrepris pour un béton « plus vert » et à « faible empreinte environnementale ». 

Un travail d’orfèvre 

Instigateur et pierre angulaire du projet, David Laliberté s’est entouré d’une multitude de professionnels provenant de différents horizons pour que celui-ci arrive à son terme. Ce sont les compétences de six cégeps, deux universités et pas moins de six centres collégiaux de transfert de technologie qui sont mises à contribution. « Dans chacun de leur domaine respectif, ces gens-là baignent dedans tous les jours et font une veille technologique de ce qui se produit à travers le monde. En ayant des collaborateurs spécialisés, ça nous donne accès à ce gros bassin d’informations donc on trouvait cela important d’avoir des spécialistes. On croit beaucoup en la force du groupe pour aller chercher le meilleur de chacun en termes d’expertise », précise l’enseignant du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue. 

D’un point de vue financier, le projet peut compter sur le soutien du Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies (FRQNT), qui s’est engagé à accorder 900 000$ sur trois ans. Près de 300 000$ émanant de l’ensemble des partenaires viendront s’ajouter tout au long de cette même période. 

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