Sécheresse : au tour de l’UPA régionale de sonner l’alarme

  • Publié le 01 sep 2023 (Mise à jour le 29 apr 2025)
  • Temps de lecture 2 minutes
Michel Ducas

Après la Lettre rouge des producteurs agricoles d’Abitibi-ouest, c’est au tour de la branche régionale de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de tirer la sonnette d’alarme, en rapport avec la sécheresse qui sévit cette année.

L’UPA régionale a reçu la visite de plusieurs instances gouvernementales au cours des dernières semaines, et pas seulement à cause des feux de forêt.  Le premier ministre, François Legault et le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, se sont rendus en Abitibi-ouest au cours de l’été.  M. Lamontagne a eu droit à une démonstration de l’état des terres et des pâturages, dont seulement la surface est mouillée en raison du peu de précipitations reçues cet été.  Le PDG de la Financière agricole, Ernest Desrosiers, était à son tour de passage en Abitibi-Témiscamingue au début de la semaine.   

Bien qu’il ne doute pas de la sincérité des intervenants, le président régional de l’UPA, Pascal Rheault, n’en demeure pas moins convaincu que les grilles d’analyse pour les compensations sont faussées.  « Le gouvernement a changé les températures de gel qui causent des dommages aux foins, les faisant passer de -12°C à -15°C.  Il a fait ces changements à la fin de l’hiver.  C’est comme si vous passiez au feu et que votre assureur ajoutait une clause après l’incendie pour vous dire que vous n’êtes pas assuré!  Ça n’a aucun sens et cela doit être corrigé immédiatement. » 

Le mur-à-mur nuisible à la région 

Autre calcul faussé, selon l’UPA : partout au Québec, le début de la croissance des plantes fourragères est établi au 1er mai.  Or, en Abitibi-Témiscamingue, plus de la moitié de la pluie en mai est tombée le 1er mai, alors que le sol était toujours gelé.  Cette pluie n’a donc pas été utile pour la croissance des plantes, ce qui fait que la Financière agricole sous-estime l’ampleur de la sécheresse dans la région. 

La Financière agricole a déjà remis 3,7 M$ à 192 producteurs.  C’est nettement insuffisant, pour le président de l’UPA régionale. « La sécheresse est à ce point intense que les producteurs doivent acheter du foin ou utiliser leurs réserves pour nourrir leurs troupeaux, même en été, car les pâturages sont quasiment à sec, précise Pascal Rheault. C’est une situation inédite qui ne s’est jamais produite dans la région. »      

 Vendre une partie du troupeau 

La directrice régionale de la Financière agricole, Sonia Simard, a voulu se faire rassurante lors d’une réunion initiée par l’UPA régionale mardi dernier, en affirmant que la Financière allait envoyer une autre partie de la compensation en octobre.  Pour certains producteurs, c’est trop peu, trop tard.  « Qu’est-ce que je dois faire? Vendre la moitié de mon troupeau pour nourrir l’autre moitié? Laisser mes vaches mourir de faim? Dites-le-moi, car il n’y en a plus de solutions », a lancé avec émotion une importante productrice de l’Abitibi-Ouest.    

Un autre producteur présent à la réunion avait une image forte pour signifier que l’aide serait insuffisante.  « Quand on en est rendu à vendre la table à manger pour pouvoir se nourrir, c’est que ça ne va pas bien ».   

Un écho à la Lettre rouge 

Les préoccupations de l’UPA régionales sont similaires à celles exprimées il y a deux semaines par un groupe d’agriculteurs d’Abitibi-ouest, qui avaient obtenu une rencontre avec le ministre de l’Agriculture.  En attendant, Pascal Rheault rappelle que les fonds distribués par la Financière agricole proviennent des producteurs eux-mêmes, et que plus la Financière attend, plus la logistique pour l’achat de foin pour nourrir les animaux sera compliquée.   

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